Déjà récompensé en 2010, lors du Trophée SIA, le prototype (une LOTUS ELISE) a aussi été présenté au dernier Mondial de l’automobile. Depuis, la voiture a participé au 5ème Rallye de Monte Carlo - énergies Alternatives et cet automne, elle participera au Critérium des Cévennes.
Des algues, du biopétrole et 0 émission de CO2
L’ambition des élèves des Mines d’Alès est de concevoir et de réaliser une voiture avec 0 émission de CO2. Ils ont choisi un moteur diesel TOYOTA 1.4 L de dernière génération, particulièrement sobre, qui fonctionnerait avec un biodiesel issu de la culture des algues.
Pour produire du bio pétrole, on utiliserait la propriété oléagineuse des algues, leur rendement énergétique et leur capacité à capter du CO2 pendant leur croissance. Raffiné, ce bio pétrole donnera du biodiesel prêt à l’emploi, sous réserve de modifications mineures sur la motorisation.
Développement durable : boucler la boucle
En avançant sur le projet, l’idée est venue aux élèves de capter le CO2 issu de la combustion et de le stocker provisoirement dans le véhicule. Puis, de l’utiliser en externe et de faire repousser des algues. Inspiré de systèmes existants dans l’industrie, le système de récupération de CO2 a été totalement imaginé à l’École des Mines d’Alès. Il utilise des zéolithes, sorte de tamis moléculaire, qui peuvent emmagasiner les molécules de C02 sur une plage de température allant de 0 à 50°C.
On extrait ensuite le CO2 en faisant passer un flux d’air chaud à plus de 70° à travers le même dispositif. Une fois extrait, le CO2 peut être utilisé comme nutriment pour faire pousser des algues dans des photobioréacteurs.
La difficulté de transposition, notamment à cause des plages de températures qui sont inadaptées à l’automobile et à cause des pertes thermodynamiques, explique qu’on en soit encore au stade du prototype, lequel continue à évoluer au fur et à mesure des recherches.
Ainsi le véhicule est, à ce jour, roulant, fonctionnant pour l’instant au biodiesel végétal en attendant la fourniture de l’or vert en provenance d’entreprises spécialisées. Le récupérateur de CO2 dispose d’une autonomie de moins de 10 km théoriques et il a été équipé d’un système de monitoring qui permet de voir en temps réel la teneur en CO2 des gaz d’échappement. La prochaine étape (2012), conditionnée majoritairement par les acteurs externes du projet, sera de faire une démonstration de la boucle pour valider les hypothèses de l’équipe.
Parmi les autres innovations, un habitacle en tissu de liège recyclé, extrêmement léger, doux et qui présente de hautes performances thermiques. Enfin, la peinture à base d’eau est non polluante.
Synergie régionale et nationale
Le projet bénéficie du soutien de très nombreux acteurs :
- AXENS, pour la fourniture de zéolithes et du procédé de récupération
- Céramiques Techniques et Industrielle, pour les tamis nécessaires au récupérateur de CO2
- MATC Nautisme, pour le 1er prototype en aluminium du piège à CO2
- le Centre de Formation des Apprentis d’Alès, pour les réalisations d’ordre mécanique
- L’École Supérieure de Commerce de Clermont-Ferrand, pour la communication
- la plateforme Mécatronique et le Département Matériaux et Mécanique de l’EMA
- les élèves-ingénieurs des Mines d’Alès (conception 3D, électronique, mécanique).
- et, pour la fourniture de matériel, de nombreuses entreprises (Valoré Automobiles, Feu Vert, Delphi, Osram, Carbone Lorraine)
Au cœur du projet : innover et créer de la valeur
La participation des étudiants à ce projet pédagogique est un moyen ludique de se dépasser, dans un esprit d’équipe et avec passion. C’est également l’occasion de pratiquer l’innovation et de se préparer ainsi à répondre à une attente majeure des entreprises : générer de l’innovation et créer des activités porteuses de valeur.