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La formation continue est au programme de quasiment toutes les écoles d’ingénieur. Accessible aux personnes en activité ou au chômage, elle s’adresse à tous ceux qui souhaitent reprendre des études pour décrocher un diplôme d’ingénieur. Les modalités d’accès sont simples : « nous ne faisons pas passer d’examen aux candidats, en revanche ils doivent disposer d’un niveau bac ou bac +2 ainsi que d’une expérience professionnelle de 3 à 5 ans », explique Francis Marsais, directeur des relations avec les entreprises à l’INSA de Rouen.
« Un ascenseur social »
Ce cursus requiert toutefois un investissement important, tant personnel que financier. D’autant qu’après une période de remise à niveau de plusieurs mois compatibles avec un emploi, les élèves doivent suspendre toute activité professionnelle pour pouvoir suivre les cours. Ils rejoignent en effet leurs camarades de la formation initiale pour les deux dernières années d’études. « C’est un retour sur les bancs de l’école qui n’est jamais facile car il faut trouver les moyens de financer deux années d’études et réapprendre à apprendre, indique Francis Marsais. Mais c’est la seule façon pour une personne qui n’a pas beaucoup de perspectives professionnelles de faire progresser sa carrière. C’est un ascenseur social ! »
Le parcours de Stéphane Décobert confirme les propos de Francis Marsais. « Ma carrière n’avançait pas ; je me suis donc renseigné pour voir de quelle manière je pouvais la booster », raconte-t-il. Il fait alors une demande de financement auprès du Fongecif et s’inscrit à l’HEI de Lille en 2007. « Cette formation a été le coup de pouce que j’attendais dans ma carrière car avant même d’obtenir mon diplôme, je recevais déjà des propositions d’embauche », confie cet ingénieur en production diplômé au printemps dernier, promu par son entreprise qui souhaitait le garder. Et malgré des périodes difficiles, il ne regrette pas son choix : « j’ai fait beaucoup de sacrifices financiers et personnels pour y arriver, mais ce diplôme m’a donné de l’assurance et a dépassé mes espérances, explique l’ingénieur, car mon salaire a progressé de 30 % et je suis toujours très sollicité par les entreprises ! »
Agnès Wojciechowicz